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BAPTISTE DESCHAMPS

Après un DNSEP à l’École des Beaux-Arts de Bourges en 2014, Baptiste Deschamps s’est installé à Nantes. Il y exerce aujourd’hui en tant que photographe d’architecture et d’objets. Artiste plasticien en parallèle, Baptiste porte un regard singulier sur le paysage industriel. En construisant des images minimalistes à l’esthétique futuriste, il propose un récit alternatif qui nous parle du rapport qu’entretient l’humanité avec son environnement.

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« Les Photographies de Baptiste Deschamps sont une fenêtre sur un monde industriel sans hommes. Une uchronie où les traces de l’activité humaine à venir s’érodent sous l’action des éléments : l’eau, le sable, le temps.
Passionné d’architecture et d’anticipation, Baptiste conçoit ses images comme des fragments d’une réalité alternative, des traces archéologiques d’un futur antérieur. Hors du temps, débarrassés de la présence humaine, ses « artefacts » nous renvoient une vision calme et poétique d’une technologie avancée et pourtant déjà obsolète. En fait c’est à notre propre condition que nous renvoient ces photos : un miroir de nos aspirations et rêves d’un futur qui n’a de cesse de disparaître à mesure que l’on croit s’en approcher.
Prométhée s’est trompé en apportant le feu aux hommes ; ils ne se sont pas rapprochés des étoiles mais ont brûlé leur planète.
À mi-chemin entre Ballard et la « nouvelle objectivité allemande », les photographies de Baptiste sont un aparté contemplatif, un haïku visuel issu d’un monde où l’entropie liée aux activités humaines s’est arrêtée, figée à jamais dans les sables vermillon d’une planète endormie.
Cette fascination pour les architectures concrètes, le béton, est partagée par beaucoup d’artistes, ou contemporains. Notons que c’est justement la surexploitation de cette méthode de construction qui risque à terme de nous conduire à des problèmes d’approvisionnement en eau (corollaire de la disparition de l’humanité de certaines zones géographiques). En y regardant de plus près, les séries d’images de Baptiste parlent toutes d’une activité cannibale qui dévore ses créateurs (carrières, mines...). Une activité qui, poussée à son paroxysme, nous conduira à l’extinction ; mais ce constat terrifiant est dénué de jugement. Ces paysages vides, calmes et apaisés ne seraient pas une mise en garde, plutôt une aspiration, un élan ou un espoir doux-amer.
« Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie »
Au XVIIème siècle, Blaise Pascal s’inquiétait de la disparition d’un monde fini, régi par les lois de Dieu et concevait une indicible angoisse face au vide silencieux de l’espace.
Et s’il avait tort ? Si ce vide n’était pas au-dessus de nos têtes mais bien sur terre ? Et si ce silence était un vacarme plus assourdissant que jamais ?
Certaines photos mettent en avant l’aspect sculptural de systèmes de télécommunication et d’astronomie. Les longs temps de pose, les clichés de nuit ainsi que les photo-montages permettent à l’auteur de faire disparaître tout signe humain. Ainsi débarrassés de leur contexte, ces objets technologiques prennent une dimension monumentale. Les formes tout autant que l’évocation d’un imaginaire lié à l’espace participent d’une esthétique futuriste.
Outre leur aspect formel, ces structures / sculptures / machines à rêver permettent aussi de mettre des images sur un monde invisible, celui des ondes. Des symphonies rythmiques, des pulsars aux ondes issues de nos communications, c’est une véritable cacophonie qui nous entoure. »
Texte / Romain Dumazer


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