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ISABELLE CHAPUIS

Isabelle Chapuis est née en 1982 à Paris. Dès l’enfance, sa pratique de la danse et du dessin de modèle vivant oriente son art vers le corps humain. Sortie en 2005 de Penninghen dont elle est diplômée en arts graphiques, elle fait le choix de la photographie comme moyen d’expression. Le travail d’Isabelle se déploie de la photographie plasticienne à la photographie thérapeutique. Ces deux dimensions se nourrissent et se renforcent l’une l’autre. La curiosité pour notre manière d’être au monde est au coeur du travail d’Isabelle. Elle entreprend régulièrement de longs voyages qui constituent une source d’inspiration et de questionnement essentiel.
“ Je cherche dans mon geste créatif à rendre compte de l’unité contenue dans chaque détail du vivant perceptible à nos sens. Depuis plusieurs années, en parallèle de la photographie plasticienne, cette posture d’écoute de ce qui cherche à se révéler m’a conduite à me former et à développer une pratique thérapeutique. En utilisant la photographie tel un support réflexif, ainsi qu’en offrant un regard amoureux aux formes du corps durcies par les événements de la vie, celles-ci trouvent l’espace pour se dissoudre, se renouveler. Une transformation se révèle possible, un peu plus proche de la vérité essentielle de l’Être.”

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Vivant
Le travail d’Isabelle Chapuis se déploie de la photographie plasticienne à la photographie thérapeutique. Ces deux dimensions se nourrissent l’une l’autre et ont pour point commun la relation au corps. À la croisée de ces deux pratiques, pendant sept années, elle a photographié et interviewé des hommes et des femmes sans apprêt. Elle avait le désir profond de célébrer la dimension sacrée du corps, d’accompagner chacun à s’offrir un regard bienveillant et ainsi de contribuer à changer les représentations. C’est un projet photographique ayant une dimension humaniste qui rassemble 80 photographies et 15 témoignages. Il était important pour Isabelle de donner une voix aux personnes photographiées ; leurs partages participent grandement à la dimension sensible et à la portée réparatrice inhérente à sa démarche. La photographe a pensé l’ensemble tel un récit de résilience, d’inclusivité, d’amour de soi, d’acceptation, de solidarité, d’espoir...
“Je propose au travers de ce travail une expérience de rencontre du vivant, sous ses formes humaines, végétales ou animales. J’ai à cœur de célébrer les multiples manifestations du vivant dans leurs beautés riches et complexes. J’aimerais inviter à une écoute visuelle, fruit de mon cheminement sur le thème des parures corporelles.
À l’image d’un blason, la parure constitue un signe visuel qui donne une information sociale, culturelle, voire biologique. Je m’intéresse ici aux parures corporelles les plus élémentaires. Celles qui se racontent par le corps et qui ne peuvent se passer d’une peau pour être.
J’ai choisi d’écouter ces détails de l’intime avec lesquels nous venons au monde et qui muent au cours de nos existences. Ce n’est pas la nudité en tant que telle que j’explore, mais plutôt le corps comme demeure de l’âme. En tant que photographe plasticienne et thérapeutique, j’ai l’intuition que le langage corporel exprime extérieurement ce que nous sommes à l’intérieur. L’attitude corporelle, la façon de se trouver dans son corps est plus qu’un agencement physique, elle traduit notre manière d’être présent au monde. Plus encore que par les mots, le corps, bavard, nous dévoile en tant qu’individu. Il dévoile des émotions indicibles. Chaque corps a tant à dire sur son histoire, ses désirs, ses joies, ses peines... Sa voix ne sait pas mentir et mérite qu’on s’arrête longuement pour comprendre, détendre. Car rencontrer le corps, c’est aussi faire place aux conditionnements, aux tabous, aux traumatismes de chacun. J’ai recueilli le témoignage des personnes photographiées sous forme d’interviews enregistrées et retranscrites.
Au-delà des mots, j’ai fait le choix d’écouter ce langage silencieux. Le corps exprime dans sa manifestation une vérité essentielle. Lorsque celle-ci est entendue, il se révèle organe de connexion à une dimension plus vaste. La célébration amoureuse du langage du corps abolit l’illusion de la séparation avec le tout. Il dévoile alors sa connexion à toutes les formes de vie. Le tissu de correspondances qui mène sous une destinée commune les animaux, les plantes, l’homme et le monde invisible s’en trouve révélé.”



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