CHAQUE JOUR EST UN BON JOUR
UN LIVRE DE YMY NIGRIS
ÉDITION NUMÉROTÉE DISPONIBLE EN PRÉACHAT À PARTIR DU 05 MARS
CHAQUE JOUR EST UN BON JOUR
ÉDITION LIMITÉE, NUMÉROTÉE, SIGNÉE PAR LE PHOTOGRAPHE
________
Corridor Éléphant Éditions propose depuis dix ans des livres d’artistes émergents en édition de collection, limitée, numérotée et signée.
Le livre de Ymy Nigris est disponible en édition de collection, imprimé sur un papier Offset 150 g, numéroté et signé par l’auteur.
L'édition de collection est imprimée en France et envoyée par nos soins dans un très beau papier de soie bleu cacheté. .
Acquérir le livre en édition limitée, c’est désirer un objet unique faisant lien avec l'auteur.
Format 15 x 21 cm (format cahier). 88 pages. 36 photographies. Couverture 350 g Offset. Papier intérieur 150 g Offset.
Au fil des pages le sujet se répète, pourtant nulle image n’est semblable. Chaque prise de vue, chaque imprégnation porte sa propre intensité.La photographie d’Ymy Nigris, fragment d’un instant, ne fait pas que s’y arrêter, elle s’y installe, l’étire pour mieux en démontrer l’élasticité. Ce livre n’est pas un recueil de photographies dévoilant le portrait d’une montagne dont il se dit qu’elle fait lien entre le ciel et la terre, ce livre est une invitation à méditer l’image, l’acte de la faire et son au-delà.
L’éditeur
CHAQUE JOUR EST UN BON JOUR (EXTRAIT)
L'INTERVIEW DE YMY NIGRIS
Comment définiriez-vous votre photographie à quelqu’un qui ne la connait pas ?
C’est un laps de temps de lumière choisi par un individu et enregistré par un appareil mécanique ou numérique. À travers cet enregistrement, on peut véhiculer une pensée, une émotion ou un sens esthétique. Idéalement, les trois devraient être présents.
Pourquoi avoir photographié le Mont Fuji ?
Photographier le Mont Fuji était d'abord un prétexte à observer l'éphémère des saisons.
Mettre en conversation l’immobilité, en tout cas perçue comme tel, du Mont Fuji et la transformation de son environnement.
Puis c’est devenu un travail cherchant à exprimer un koan zen (le titre de la série), cela s’est transformé en rituel photographique.
Le Mont Fuji faisait d'autant plus sens puisqu’il est lui-même un symbole zen et shintoïste (liens avec l’observation de la nature).
M’inscrivant dans une tradition, je ne me voyais pas faire ce travail avec une montagne ne portant aucune symbolique.
Je souhaitais la présenter de manière non esthétisée. La montrer telle qu’elle est. Montrer sa vie.
Prendre à contre-pied toute l’histoire de l’art lié à la représentation de cette montagne.
Je trouve que se créait alors un sentiment d’intimité avec elle. Cela créait une belle tension avec le poids de ce volcan.
J’aime travailler avec des symboles connus mais cela n’est pas mon sujet. Mon sujet est souvent au second plan.
J’essaie d'amener le spectateur vers une réflexion dont le premier plan est la clé.
Pourquoi avoir associé une calligraphie à chaque photographie ?
Cela vient de ma pratique des arts traditionnels japonais : calligraphie, peinture à l'encre, cérémonie du thé.
Cet ensemble d’images s'inscrit dans le wabi-sabi. Quel que soit le médium, le fond de mon travail reste le même.
Je trouvais intéressant de mettre en conversation un art traditionnel et un art lié à la modernité.
C'est une manière pour moi de m’affirmer en tant qu’artiste actuel et artiste traditionnel.
En même temps, je photographie à la chambre 4/5. Je suis donc dans une pratique traditionnelle de la photographie.
J'aime qu’il y ait plusieurs plans de lecture possibles dans mes travaux. Je crois que c’est ainsi que se crée une histoire.
Puis une peinture est souvent associée à une calligraphie dans l'art japonais.
Cela m’a semblé évident de le faire. Chaque calligraphie est le nom de la saison et le titre de la série.
En somme mettre le titre de la photographie à côté de celle-ci fait référence à la culture traditionnelle de la peinture où les titres apparaissaient sur les cadres.
Et à la fois le titre fait œuvre. En ce sens, cela s’apparente d’avantage à l’art de l’Asie de l’est.
Que souhaitez-vous transmettre au lecteur ?
Il y a un double message. Premièrement le message du kôan : « Chaque jour est un bon jour ».
C’est lorsque l’un de ses disciples demanda au moine Yunmen : « que faire lorsque la tâche est difficile ? » qu’il a répondu : « chaque jour est un bon jour ».
Ce kôan prône le détachement d’un jugement de valeur sur la journée pour l’accepter telle qu’elle l'est.
« Dans le passage du temps, il n'y a pas de moment favorable ou défavorable. Ces jugements sont dans ton esprit, et si ton esprit est juste, il ne devrait y avoir aucune mauvaise journée. Les jours ensoleillés sont ensoleillés, les jours pluvieux, pluvieux, les journées venteuses, venteuses, et tout est parfait ainsi. Chaque jour est une bénédiction, chaque jour une opportunité pour l’éveil ou pour améliorer ses compétences », écrit William Scott Wilson dans The One Taste of Truth.
Ici ce kôan est représenté par un détachement du bon moment pour photographier. J’ai photographié, peu importe ce qu’il y avait en face de moi.
Cela exprime l’idée de se détacher de la projection positive ou négative sur l’environnement. Et donc de l’accepter, de l’apprécier tel qu’il est.
J’invite le spectateur à réfléchir sur le lien qu’il entretient avec l’environnement. Mon point de vue s’oppose à l’idée de contrôle de notre environnement très présente dans les sociétés modernes.
C’est en somme un travail romantique, dans le sens défini par Robert Sayre et Michael Löwy dans Romantisme, anticapitalisme et nature : un éloge de la beauté naturelle tout en s’opposant aux idées véhiculées par le système dominant.
C’est aussi exprimer à travers l’acceptation de l’image telle qu’elle est. La pratique de la chambre photographique implique forcément des accidents.
C’est un éloge de l’imperfection, idée chère au wabi-sabi, mais c’est aussi une manière d’accepter le moment tel qu’il est.
Chaque photographie est une bonne photographie.
Chaque moment est un bon moment.
Chaque jour est un bon jour.
PRÉACHETER LE LIVRE