FOLIE URBAINE de PHILIPPE YVON
Corridor Éléphant Éditions propose depuis dix ans des livres d’artistes émergents en édition de collection, limitée, numérotée et signée.
Le livre de Philippe Yvon est imprimé sur un papier semi-mat 170 g. Édition limitée, numérotée, signée par l'artiste et certifiée par un cachet à froid.Format 17 x 22 cm.88 pages. 52 photographies.
Il n’est pas question de surréalisme, pourtant le travail de Philippe Yvon témoigne de l’équilibre des formes et couleurs devenues tableaux, de la déformation engendrée par le temps sur les objets photographiés, du message ou de l’interrogation portée.
Il n’est pas question de photographie sociale non plus, pourtant ces couches de papier imprimées, déchirées, détournées, se dévoilant les unes sur les autres, interrogent un fonctionnement sociétal.
Il est question de photographies de rue, celles d’un quotidien qui nous imprègne au point de ne plus en percevoir ni le message, ni la beauté.
L’éditeur
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L'INTERVIEW DE L'AUTEUR
Que photographiez-vous ?
Je photographie les affiches déchirées dans le milieu urbain. Toutes les déchirures qui se retrouvent autour de nous et qui laissent autant de messages artistiques qu’il y a de murs ou de mobilier urbain pour les porter.
Pourquoi et comment vous est venue l’idée ?
Au cours de ma vie je suis passé par de grands drames, à tel point que je me sentais comme explosé, « éparpillé façon puzzle » comme dirait Michel Audiard. Je cherchais une manière artistique d’exprimer ces déchirures internes, mais aussi ma résistance et mon travail de résilience. Un jour plus noir que les autres, je suis resté longtemps assis dans le métro sans prendre les rames qui défilaient devant moi. J’ai regardé un panneau d’affichage entièrement déchiré de toute part. J’avais en face de moi mon miroir. Il représentait mon état d’esprit. J’ai sorti mon téléphone portable et j’ai fait des photos, j’ai cadré, décadré, je l’ai pris sous toutes les coutures. Puis j’ai travaillé l’image ainsi prise pour lui donner un sens, une énergie, un chemin vers la résilience. Depuis, je photographie chaque déchirure de cette folie urbaine.
Que souhaitez-vous mettre en avant à travers ce travail ?
Mon travail consiste à montrer en une seule image le chemin vers la résilience. Partir d’une blessure et aboutir à une émotion artistique. Les tableaux autonomes montrent ce chemin, mais aussi la succession de tableaux fait exister plusieurs émotions collectives et humaines.
« On peut découvrir en soi, et autour de soi, les moyens qui permettent de revenir à la vie et d'aller de l'avant tout en gardant la mémoire de sa blessure. »
Boris Cyrulnik
Comment qualifieriez-vous votre démarche ?
Ma démarche artistique est à la fois visionnaire et engagée, intégrant une forte dimension sociale et culturelle. J’utilise les déchirures urbaines comme matière première et je crée par ce travail photographique une œuvre innovante qui explore le thème de la résilience. Cette approche, à la fois sensible et humaniste, transforme les cicatrices laissées par le temps et les transformations de la ville en symboles positifs de renouveau.
Mon travail n'est pas seulement esthétique, il est également réflexif, voire autoréflexif, invitant le public à méditer sur la capacité de la société à surmonter les obstacles et à se reconstruire. Faire de ses blessures une force. En impliquant la communauté locale et en rendant mes œuvres accessibles, ma démarche devient inclusive, touchant directement les individus et les espaces qu'elle représente.