LA LANTERNE MAGIQUE de FRANÇOIS FERRIER
Découvrir la série La lanterne magique, c’est avoir la certitude que si les scènes photographiées ont réellement existé, elles sont empreintes dès l’instant où l'artiste les fige, de ce qu’en fera la mémoire.
François Ferrier photographie des souvenirs, il ne les fabrique pas, il perçoit ou anticipe le travestissement du temps.Au lecteur de choisir si le temps arrêté est présent ou passé, si l’humanité portée par ce travail résonne encore à l’époque.
Préface de Nina Bouraoui.
Édition limitée, numérotée, signée par le photographe et certifiée par un cachet à froid. Format 15x21 cm (format cahier), 70 pages. 33 photographies. Le livre de François Ferrier est imprimé sur un papier semi-mat 170 g.
L'INTERVIEW
Comment êtes-vous venu à la photographie ?
La photographie a toujours été pour moi une source d’inspiration mais le déclencheur est un rêve récurrent venu de la petite enfance. Dans ce rêve, je quittais l’appartement de mes parents pour me rendre au sous-sol de l’immeuble. J’y trouvais un autre appartement, aux murs gris-bleu, baigné d’une lumière diffuse, dans lequel je déambulais seul. Cette image a été le point de départ de mon travail photographique et de la série La Lanterne magique.
Y voyez-vous des points communs avec la peinture ?
Je retrouve dans ces deux arts les problématiques de composition, de couleur, de matière, ainsi que la notion d’aléatoire. L’émotion d’un tableau peut disparaître en quelques coups de pinceaux, il en est de même pour la photographie, où un rien peut créer ou anéantir la magie d’une image.
Comment définiriez-vous votre écriture photographique ?
C’est une écriture de la mémoire. Notre perception du passé se modifie avec le temps, certains souvenirs demeurent intacts tandis que d’autres se dissolvent. Nous reconstruisons notre propre histoire. J’essaie à travers la photographie de retranscrire l’enchevêtrement de ces strates temporelles, constituées d’éléments précis, de parties floues, de déformations, de zones d’ombres…
Il y a une forme d’érotisme constant dans votre travail, que cherchez-vous à transmettre à travers elle ?
Je suis attiré par le mystère, la face cachée des êtres et des choses. L’érotisme incarne ce monde secret dissimulé derrière le masque social qu’arbore chacun d’entre nous. Il est aussi étroitement associé à des ambiances, des lumières, des lieux particuliers.
Tout dans le choix des décors ou le traitement de l’image tente de brouiller les repères temporels, pourquoi cette volonté ?
Ces photographies explorent la porosité entre l’onirisme, le réel et le souvenir. C’est une frontière impalpable. Elles ressemblent à ces rêves dans lesquels différentes époques s’interpénètrent mais aussi à certains lieux pourtant bien réels, figés à jamais dans un temps suspendu.
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